À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, qui se tiendra pour la première fois au Maroc depuis 1988, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, s’est longuement exprimé sur les enjeux de l’événement. Dans une interview accordée à L’Équipe, le dirigeant marocain a livré une vision à la fois ambitieuse et apaisante, entre défis logistiques, objectifs sportifs et symboles d’unité régionale.
Une CAN « à la hauteur des plus grandes compétitions »
Pour Fouzi Lekjaa, cette CAN n’est pas une simple compétition continentale. C’est un moment-clé pour montrer au monde l’évolution du Maroc et sa capacité à organiser des événements d’envergure. « Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accueillir la CAN est une opportunité pour rappeler l’histoire millénaire et la richesse culturelle du Maroc », explique-t-il. Il insiste : l’accueil des délégations et des supporters doit refléter cette image de modernité, d’ouverture et de dynamisme africain.
Côté infrastructures, Lekjaa se veut très clair : tout est prêt. « Tous les stades sont prêts, notamment ceux de Rabat et Tanger qui accueilleront aussi des matchs du Mondial 2030. Cette CAN sera organisée avec des standards dignes de la Coupe d’Europe ou de la Coupe du Monde. » Il rappelle que les neuf enceintes retenues répondent déjà aux normes internationales, et que « les conditions d’accueil et de préparation des 24 équipes participantes seront optimales ».
Mais au-delà de l’organisation technique, le président de la FRMF y voit une occasion stratégique pour le football africain dans son ensemble. « Plus l’événement est bien organisé et valorisé, plus il génère de revenus, ce qui permet un meilleur développement et une redistribution accrue », souligne-t-il, pointant le besoin de transformer la CAN en un véritable levier économique et médiatique pour la CAF.
Message d’unité, ambition sportive et vision à long terme
Interrogé sur la présence possible de l’Algérie et de ses supporters, dans un contexte politique parfois tendu, Fouzi Lekjaa a voulu envoyer un message fort d’ouverture : « Sa Majesté le Roi a toujours affirmé que le Maroc reste une terre accueillante pour les Algériens. Beaucoup vivent ici et connaissent la qualité de cette cohabitation. Les supporters algériens seront reçus avec la même hospitalité chaleureuse. »
🗣️ | Fouzi Lekjaa (président de la FRMF 🇲🇦) :
« L’Algérie 🇩🇿 et ses supporters seront accueillis dans un pays qui leur a toujours consacré un accueil chaleureux.
Au Maroc, il y a des familles algériennes qui vivent et connaissent la qualité de cette cohabitation. » 🇲🇦🇩🇿🤝 pic.twitter.com/RQJWvGcuty
— JMA Morocco 🇲🇦 (@JMA_Morocco) July 3, 2025
Côté terrain, l’objectif est limpide. « Le Maroc occupe la première place africaine depuis plus de deux ans et se classe douzième au niveau mondial. Nous disposons d’un groupe talentueux et d’un leader comme Achraf Hakimi. Nous voulons décrocher cette CAN, la deuxième après celle de 1976. Ce n’est pas un rêve mais une ambition légitime », affirme-t-il avec confiance.
Fier du parcours historique des Lions de l’Atlas au Mondial 2022, Lekjaa y voit un tournant décisif. « Face à la France, nous avons ressenti une frustration, mais cela nous a donné la conviction que tout est possible », confie-t-il. Une expérience qui, selon lui, doit inspirer les équipes africaines dites “petites” à viser plus haut, et servir de tremplin pour les prochaines campagnes mondiales : « Cela doit nous pousser à croire en nos capacités pour 2026 et 2030. »
Abordant enfin la question des binationaux, souvent au cœur de débats passionnés, Lekjaa adopte une posture apaisée : « La nationalité sportive est un choix qui dépend du projet proposé et des ambitions personnelles du joueur. Il faut savoir accepter cela. » Il cite même l’exemple du jeune Lamine Yamal : « Il a choisi l’Espagne, et personne ne lui en tient rigueur. Nous le soutenons et lui souhaitons un grand succès. »
F.Lekjaa : «Il faut faire la différence entre la nationalité en tant que telle et la nationalité sportive. Le choix sportif se fait en fonction du projet sportif de chaque pays, de l’ambition du joueur, de l’ambition du pays. Il faut respecter cela. Mais cela n’impacte en rien… pic.twitter.com/EPwcWFZgno
— SOCCER212 (@SCCR_212) July 3, 2025
Et de conclure avec une note philosophique : « Dans la vie, il y a des surprises heureuses et d’autres moins bonnes. Nous souhaitons à Lamine Yamal le meilleur, et plus il brillera, plus il inspirera les jeunes Marocains.