La Coupe d’Afrique des Nations n’est pas seulement une histoire de trophées et de statistiques. C’est aussi une succession de rencontres épiques, de chocs émotionnels et de duels légendaires qui ont façonné l’imaginaire collectif du football africain. Entre surprises monumentales, rivalités enflammées et exploits héroïques, certaines confrontations ont laissé une empreinte indélébile dans les mémoires. Retour sur ces matchs inoubliables qui ont écrit l’histoire de la CAN.
Cameroun – Nigeria (Finale CAN 2000, Lagos)
Un sommet d’intensité et de rivalité. Devant son public au National Stadium de Lagos, le Nigeria pensait tenir son sacre après avoir remonté un retard de deux buts face à un Cameroun tranchant, emmené par Patrick Mboma et Samuel Eto’o. Mais le sort en décida autrement : une séance de tirs au but dramatique, où le tir de Victor Ikpeba, pourtant rentré, ne fut pas validé par l’arbitre. Le Cameroun triompha en terre ennemie, ajoutant une étoile à son palmarès et infligeant aux Super Eagles une cicatrice encore vive.
Égypte – Algérie (Demi-finale CAN 2010, Benguela)
Un match chargé d’électricité, dans la continuité de la tension née lors des qualifications au Mondial quelques mois plus tôt. L’Algérie, pourtant héroïque face à la Côte d’Ivoire au tour précédent, sombra face à une Égypte revancharde et disciplinée. Un cinglant 4-0, des cartons rouges côté algérien, et une maîtrise tactique de Hassan Shehata qui scella le destin des Fennecs. L’Égypte filera ensuite vers un triplé historique, avec trois CAN consécutives remportées.
Zambie – Côte d’Ivoire (Finale CAN 2012, Libreville)
Peu avaient misé sur cette Zambie. Pourtant, les Chipolopolo, portés par une volonté presque mystique, réécrivirent leur histoire sur les lieux mêmes du crash aérien qui avait coûté la vie à leurs aînés en 1993. En finale, ils firent face à la Côte d’Ivoire des Drogba, Yaya Touré, Gervinho… Une finale au couteau, 0-0 après prolongation, puis une séance de tirs au but interminable. Kalusha Bwalya, dans les tribunes, avait les larmes aux yeux. La Zambie l’emporta 8-7, et tout un continent vibra pour ce miracle émotionnel.
Tunisie – Nigeria (Demi-finale CAN 2004, Radès)
Dans une ambiance indescriptible, la Tunisie tient tête à une grande équipe du Nigeria. Menés au score, les Aigles de Carthage égalisent puis l’emportent aux tirs au but. Ali Boumnijel arrête un tir crucial, Jawhar Mnari marque, le stade explose. Le peuple y croit, la finale est là, le destin est en marche. Ce match fut le tournant d’un tournoi que la Tunisie finira par remporter à domicile, offrant à sa nation son premier sacre continental.
Sénégal – Algérie (Finale CAN 2019, Le Caire)
Un but venu de nulle part signé Baghdad Bounedjah dès la 2e minute, un ballon dévié qui lobe le gardien, et l’Algérie prend les devants. Ensuite ? Une guerre de tranchées, où les Sénégalais, emmenés par Sadio Mané et Kalidou Koulibaly, tentent de revenir, sans jamais casser le bloc algérien. Djamel Belmadi, tendu jusqu’à la dernière seconde, finit par exulter. L’Algérie s’offre sa deuxième étoile, 29 ans après la première, dans une finale tendue et tactiquement verrouillée.
RD Congo – Égypte (Phase de groupes CAN 2006, Alexandrie)
Dans un match où la RD Congo n’a plus rien à perdre, les Léopards décident de jouer sans complexe face au pays hôte. Le résultat ? Un feu d’artifice offensif, avec un 4-2 d’une intensité rare. Trésor Mputu, Shabani Nonda, Lomana LuaLua donnent le tournis à la défense égyptienne. L’Égypte gagne mais vacille, avant de remettre les choses en place pour finir championne. Ce match reste comme l’un des plus spectaculaires de la décennie 2000.
Maroc – Algérie (Quarts de finale CAN 2004, Sousse)
Le Maghreb en feu pour ce derby attendu. L’Algérie mène au score jusqu’à la 84e minute grâce à un but de M’Barek. Mais Youssouf Hadji égalise dans un stade chauffé à blanc. En prolongation, c’est l’explosion : deux buts de Mokhtari puis Chamakh, le Maroc renverse l’Algérie et file en demi-finale. Une victoire au mental, dans un match qui aura marqué toute une génération de Lions de l’Atlas.