Discrète dans les mots, mais incontournable sur le terrain. À Casablanca, Chloé N’Gazi a marqué la phase de groupes de son empreinte. Trois matchs sans encaisser le moindre but, un record d’arrêts à son actif, et une reconnaissance logique : celle de meilleure gardienne du premier tour. À 29 ans, la portière de l’Olympique de Marseille incarne la solidité et l’humilité d’une Algérie qui rêve de grande aventure.
Un parcours semé d’embûches, transformé en force
Formée à Issy-les-Moulineaux, passée par le PSG, Orléans ou encore Le Havre, N’Gazi n’a pas connu de chemin tout tracé. Elle a patienté, traversé des périodes creuses, dont une où elle est restée six mois sans jouer. Ce passage à vide aurait pu l’éloigner définitivement du haut niveau. Au lieu de cela, il l’a renforcée. « Cette période m’a fait grandir. Je suis fière de ce qu’on accomplit en équipe. Mes défenseures m’aident beaucoup », dit-elle avec gratitude. Aujourd’hui, elle rayonne dans les buts et transmet une énergie tranquille qui rassure tout un collectif.
🟢 Chloé N'Gazi figure dans l’ÉQUIPE TYPE du premier tour de la CAN féminine. 🌟
0 but encaissé par la gardienne de l’équipe nationale 💪🇩🇿 pic.twitter.com/EJdc06XLbe
— Algérie Football Média 🇩🇿 (@DZFOOTBALLDZ) July 16, 2025
Face au Nigeria, l’affirmation d’un statut
Le match nul contre le Nigeria a été l’un des tournants du tournoi pour les Algériennes. Dans cette rencontre, N’Gazi s’est montrée intraitable, réalisant plusieurs arrêts clés face à une attaque réputée. Sa prestation a éclipsé celle de Chiamaka Nnadozie, pourtant couronnée meilleure gardienne d’Afrique. « Moi aussi, j’ai cette ambition. C’est dans ce genre de tournoi qu’on gagne du respect », affirme-t-elle. Ce soir-là, elle a montré qu’elle faisait partie des grandes.
Une identité forte, entre racines et fierté
Si elle est née en France, c’est en Algérie que son cœur bat. Inspirée par sa cousine Lilia Boumrar, elle a choisi de défendre les couleurs des Fennecs. Son quotidien à Marseille, ville où la culture algérienne est omniprésente, a renforcé ce lien. « C’est mon origine, même si je n’ai pas grandi là-bas. Je veux en être une ambassadrice. L’Afrique a besoin de ses enfants », confie-t-elle.
Chloé Yamina N'Gazi Boumrar: “So happy to make history with Algeria!”⁰The team advances to the WAFCON quarterfinals for the first time — and they did it unbeaten. 🇩🇿✨#TotalEnergiesWAFCON2024 pic.twitter.com/X3FqfGfxFx
— Dr. Victor Ademola (@AdemolaVictorTv) July 14, 2025
Un regard lucide sur son rôle et son avenir
Modèle de professionnalisme, N’Gazi admire Manuel Neuer, le gardien qui a redéfini le poste. « On ne se limite plus à rester sur la ligne. Il faut aussi jouer avec les pieds, penser comme une défenseure », explique-t-elle. Mais elle reste consciente des aléas du métier : « Tout peut s’écrouler en un instant. Il faut être fort dans la tête. Si tu ne crois pas en toi, qui le fera ? » Cette force intérieure, elle la cultive chaque jour.
Un repère précieux pour l’Algérie
Pour le sélectionneur Farid Benstiti, la valeur de sa gardienne est incontestable. Il parle d’une joueuse « complète », capable de faire basculer un match. Sa relation de confiance avec sa ligne défensive, construite sur des liens humains solides, joue un rôle clé dans l’équilibre du groupe. « Une gardienne à ce niveau, c’est la moitié de l’équipe », glisse-t-il avec justesse.
Les Guerrières du Désert défient le Ghana en quart de finale de la CAN Féminine 2025#LesVertes | #123vivalAlgérie 🇩🇿#Algérie pic.twitter.com/A4LubAZdTH
— بوابة الجزائر – Algeria Gate (@algatedz) July 14, 2025
Contre le Ghana, la mission continue
Avant son quart de finale face aux Black Queens, Chloé N’Gazi reste concentrée, mais déterminée. Elle n’a jamais été aussi sûre d’elle et de son équipe. « Ce n’est plus juste un rêve. On sait qu’on en est capables », lance-t-elle aux supporters. Une certitude simple, mais puissante, portée par celle que tout le monde surnomme désormais “la muraille”. Un pilier silencieux, mais essentiel.