Geremi Njitap, ancien capitaine emblématique des Lions Indomptables, n’a plus le droit de toucher au football sous toutes ses formes pendant cinq longues années. La nouvelle est tombée comme un couperet, relayée par Equinoxe Radio, une station bien connue des auditeurs de Douala. À ce jour, la FECAFOOT n’a toujours pas livré d’explications claires. Pas un mot officiel, pas de communiqué. Rien. L’opacité de la décision nourrit forcément les spéculations.
Et ce n’est pas tout. Dans la même foulée, Daniel Ngos, avocat spécialisé en droit du sport et bras droit de Njitap au sein du Synafoc, a lui aussi été sanctionné. Deux ans de suspension. Là encore, silence radio sur les véritables motifs. Ce double coup de massue alimente un climat déjà tendu entre l’actuelle direction de la FECAFOOT et le Syndicat national des footballeurs camerounais.
Une guerre froide entre ex-coéquipiers
Ce n’est un secret pour personne : entre Samuel Eto’o et Geremi Njitap, ce n’est plus le grand amour depuis longtemps. Depuis que l’un a pris la tête de la FECAFOOT, l’autre défend bec et ongles les intérêts des joueurs via le Synafoc. L’ambiance s’est sérieusement dégradée en novembre dernier, lorsque la fédération a brutalement retiré son agrément au syndicat dirigé par Njitap pour en créer un autre : l’Association Nationale des Footballeurs Camerounais (ANFC), maison flambant neuve soutenue par la FECAFOOT elle-même.
Officiellement, le Synafoc n’était plus jugé représentatif. Mais officieusement ? Beaucoup y voient un règlement de comptes pur et simple. Le Synafoc a contesté la décision, dénoncé une manœuvre arbitraire et porté l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Autant dire que la tension est à son comble.
🔴 ALERTE INFO : Selon Équinoxe Radio, la fédération camerounaise de football vient de suspendre le Président du SYNAFOC, Geremi Njitap, pour une durée de cinq ans ! #CFOOT 🇨🇲 pic.twitter.com/koapDu8r54
— CFOOT (@cfootcameroun) June 18, 2025
La CAF s’en mêle… et n’est pas écoutée
Cerise sur le gâteau, la FECAFOOT aurait même agi à contre-courant des recommandations de la Confédération africaine de football. Dans un courrier adressé à Yaoundé début mai, la CAF a demandé expressément de ne pas punir Njitap. Pourquoi ? Parce que l’incident reproché — une présence non autorisée dans les vestiaires des Lions lors de la CAN 2023 — s’est déroulé pendant une compétition organisée par la CAF elle-même. Et selon les règles, seule la CAF a le pouvoir de trancher sur ce type d’incident.
Malgré cette mise en garde claire, la FECAFOOT est allée au bout de sa logique. Une posture qui étonne et interroge, tant elle semble défier les usages du football continental.
🔴 En suspendant Geremi Njitap, la FECAFOOT bafoue les instructions de la CAF
La CAF avait demandé à la fédération d’arrêter toute action contre Geremi Njitap, jugeant l’instance de Tsinga INCOMPÉTENTE pour statuer sur des affaires qui se sont déroulées en pleine compétition CAF pic.twitter.com/N1SJlwBXAL
— CFOOT (@cfootcameroun) June 18, 2025
Ce qui ressemblait autrefois à une divergence de points de vue entre deux ex-stars du football est en train de se transformer en conflit institutionnel. Le football camerounais traverse une période délicate, où les décisions semblent parfois dictées par les egos plus que par les règlements. Et le public, lui, observe, perplexe, cette querelle qui ne dit pas son nom.