Le football n’a pas toujours besoin de grands discours pour faire passer un message. Parfois, un simple non suffit à tout dire. C’est exactement ce qu’a répondu Kaba Diawara à la Fédération guinéenne de football lorsqu’on est venu lui proposer de réintégrer la sélection, quelques semaines seulement après l’avoir débarqué. Une décision qui en dit long sur la rupture, et sur la façon dont les choses se sont déroulées en coulisses.
Un départ sans ménagement
Le 4 août dernier, la FGF a mis un terme à la mission de Kaba Diawara et de tout son staff. La raison officielle ? Des objectifs non atteints. Dans son contrat, il s’était engagé à amener le Syli National parmi les dix meilleures équipes africaines au classement FIFA dans un délai de deux ans. La promesse n’a pas été tenue, le couperet est tombé. Sans états d’âme apparents, et sans laisser de place à une transition.
Le retour surprise de Michel Dussuyer
Pour gérer l’intérim, la Fédération a opté pour une solution inattendue : la mise en place d’un directoire technique, piloté par Michel Dussuyer. L’ancien sélectionneur, bien connu en Guinée, a ainsi été rappelé pour prendre la tête de cette cellule provisoire. À ses côtés, deux figures du football local : Charles Paquille, ancien adjoint, et Souleymane « Abedi » Camara, coach du Syli local. Ce trio aura pour mission de gérer la sélection jusqu’à la fin des éliminatoires de la CAN 2025.
La proposition faite à Diawara
Dans la foulée, la Fédération a contacté Kaba Diawara pour lui proposer de rejoindre ce directoire. Une manière de le réintégrer dans l’organigramme sans pour autant lui rendre les clés du vestiaire. Mais cette tentative de réconciliation a vite tourné court. L’ancien international a tout simplement, et sans aménagement, refusé l’offre.
Sans en faire trop, ou convoqué du monde, Il a juste décliné l’invitation. Mais ce refus, poli et ferme, pèse lourd. Il révèle un malaise, un besoin de cohérence, peut-être même un sursaut de dignité. Pour Diawara, accepter cette mission aurait sans doute été interprété comme une abdication, comme un retour en arrière sans garantie ni pouvoir réel.
Un choix respecté, mais qui dérange
Sa décision a été accueillie avec un mélange de respect et d’incompréhension. Certains, comme Amadou Labaya Camara ou Séma Katrouma, ont critiqué la méthode de la FGF, estimant qu’un appel à candidatures aurait été plus sain qu’un simple recyclage interne. D’autres y ont vu un choix pragmatique, histoire de garder un certain équilibre sans provoquer de séisme à quelques mois d’une échéance capitale.
Mais une chose est sûre : Kaba Diawara a préféré s’effacer plutôt que de revenir dans une configuration où il n’aurait plus vraiment été maître à bord. Il a quitté la sélection en assumant son échec. Il ne reviendra pas pour faire de la figuration.
Et maintenant ?
Michel Dussuyer est donc seul aux commandes, avec pour mission de qualifier la Guinée à la CAN 2025. Un défi à court terme, dans un contexte tendu et fragile. Pendant ce temps, Diawara s’éloigne en silence, sans polémique. Mais avec cette phrase muette que seuls les entraîneurs lucides savent prononcer : ce n’est plus ma place.