Quand on évoque la Coupe d’Afrique des Nations, les projecteurs se braquent souvent sur les géants du continent : l’Égypte, le Cameroun, le Nigeria ou encore la Côte d’Ivoire. Pourtant, l’histoire de la CAN regorge de coups d’éclat signés par des outsiders venus bouleverser la hiérarchie. Des équipes considérées comme modestes sur le papier, mais qui ont su, le temps d’un tournoi, faire chavirer les cœurs et écrire des pages inoubliables du football africain.
Voici les plus grands exploits de ces nations qu’on n’attendait pas.
Guinée équatoriale – Demi-finaliste en 2015 à domicile
Coorganisatrice surprise après le désistement du Maroc, la Guinée équatoriale a fait bien plus qu’héberger la CAN 2015. Dans une ambiance électrique à Bata et Malabo, le Nzalang Nacional a d’abord tenu tête au Congo (1-1), battu le Gabon (2-0), puis renversé la Tunisie en quart de finale grâce à un penalty très contesté dans les arrêts de jeu. La Guinée équatoriale s’incline ensuite face au Ghana en demi-finale, mais signe l’un des parcours les plus inattendus de l’histoire récente du tournoi.
Madagascar – Quart de finaliste pour sa première CAN en 2019
Inconnue du grand public et néophyte sur la scène continentale, la sélection malgache débarque en Égypte en 2019 avec l’humilité d’un petit poucet. Mais les Barea surprennent tout le monde : victoire contre le Nigeria (2-0), qualification en tête de leur groupe, puis exploit contre la RD Congo aux tirs au but. Leur épopée s’arrête face à la Tunisie, mais le charme opère. Le collectif, la discipline et la fraîcheur de cette équipe ont marqué les esprits.
Libye – Finaliste surprise en 1982
En 1982, la Libye accueille la CAN dans un contexte politique particulier. Peu attendus sportivement, les Chevaliers de la Méditerranée profitent de l’élan populaire pour réaliser un parcours presque parfait. Après avoir sorti le Ghana et la Zambie en phase de poules, ils éliminent la Zambie en demi-finale avant de s’incliner face au Ghana en finale, aux tirs au but, après un match nul 1-1. C’est la meilleure performance de leur histoire.
La Tunisie de 1996 : un parcours héroïque jusqu’au sommet
Lors de la CAN 1996 en Afrique du Sud, la Tunisie signe un parcours exceptionnel qui restera gravé dans les mémoires. Après des débuts poussifs, les Aigles de Carthage montent en puissance. En phase de groupes, ils réalisent un match plein face à la Côte d’Ivoire, s’imposant 3-1 et validant leur qualification avec autorité. En demi-finale, ils retrouvent la Zambie, finaliste malheureuse en 1994. Résultat : une victoire 4-2 dans un match spectaculaire, porté par une attaque inspirée et un milieu dominateur.
Dans les cages, Chokri El Ouaer enchaîne les parades décisives et impose son aura. Au milieu, Zoubeir Beya régale par sa vision du jeu et sa maîtrise technique. Devant, Adel Sellimi fait parler son sens du but et sa finesse dans les derniers mètres. La Tunisie file en finale face au pays hôte, l’Afrique du Sud. Malgré une prestation courageuse, elle s’incline 2-0 dans une ambiance bouillante. Mais à leur retour, les joueurs tunisiens sont accueillis en véritables héros. Le pays entier célèbre ce parcours brillant, qui posera les fondations du sacre de 2004.
Zambie – Championne d’Afrique en 2012
L’exploit le plus fort émotionnellement. Face à la Côte d’Ivoire de Drogba, Yaya Touré et Gervinho, la Zambie d’Hervé Renard défie tous les pronostics. Menés par le capitaine Christopher Katongo, les Chipolopolo remportent la finale aux tirs au but dans un stade de Libreville, tout près du lieu du crash aérien de 1993 qui avait décimé leur équipe nationale. Une victoire historique, portée par l’âme de leurs disparus et une détermination incroyable.
Congo – Champion surprise en 1972
Avant de disparaître des radars du football africain, le Congo réalise une performance de premier plan au Cameroun en 1972. Emmenés par François M’Pelé et Paul Moukila, les Diables Rouges dominent le pays hôte en demi-finale avant de battre le Mali 3-2 en finale. Ce sacre reste unique dans leur histoire, mais montre qu’à la CAN, tout est possible quand une génération dorée surgit.
Burkina Faso – Finaliste en 2013
Dirigés par Paul Put, les Étalons arrivent en Afrique du Sud sans grande pression. Mais grâce à un Jonathan Pitroipa en feu, une défense rugueuse et un esprit d’équipe exemplaire, ils renversent tous les pronostics. Ils battent le Togo, sortent le Ghana en demi-finale, et livrent une bataille héroïque en finale face au Nigeria. Une défaite 1-0, mais une aventure qui a transformé l’image du football burkinabé.
Maroc – Finaliste en 2004 en Tunisie
Si le Maroc est une nation historiquement forte, peu d’observateurs le voyaient aller aussi loin dans cette édition 2004. Mais avec un collectif jeune, talentueux et inspiré par Youssef Hadji, Chamakh et Zairi, les Lions de l’Atlas battent l’Algérie, pulvérisent le Mali (4-0) puis atteignent la finale face au pays hôte. Malgré la défaite, ce parcours a marqué une génération et redonné espoir à un football alors en quête de repères.
Cap-Vert – Quart de finaliste dès sa première participation en 2013
Petit archipel de l’Atlantique, le Cap-Vert se qualifie pour la première fois de son histoire à la CAN en 2013. Loin d’y faire de la figuration, les Requins Bleus éliminent l’Angola et tiennent tête au Maroc. Qualifiés pour les quarts de finale, ils tombent les armes à la main face au Ghana. Un parcours fondateur pour une sélection en pleine ascension.
Soudan – Champion en 1970
Dans une CAN encore jeune, le Soudan s’impose en 1970 à domicile. Portée par la légende Ali Gagarin et un collectif rugueux, la sélection soudanaise bat l’Égypte en demi-finale et le Ghana en finale (1-0). Ce titre reste leur seul et unique, mais il a marqué le continent à une époque où la CAN commençait à prendre de l’ampleur.
Angola – Quart de finaliste en 2008
Qualifiés pour la Coupe du Monde 2006, les Palancas Negras arrivent en 2008 avec plus d’expérience. Après avoir accroché l’Afrique du Sud et battu le Sénégal, ils se hissent jusqu’en quart de finale. Leur style direct, leur solidité défensive et les coups de canon de Manucho laissent une belle trace dans cette édition organisée au Ghana.