Passé par l’Irlande, la Bulgarie, le Portugal et désormais la Turquie, Gaïus Makouta s’est forgé un parcours loin des projecteurs mais riche en expériences. Dans une interview accordée à Onzemondial, le milieu de terrain d’Alanyaspor, international congolais depuis 2019, s’est confié sur son attachement progressif à la République du Congo, la sélection de son cœur, et sur son ambition majeure : disputer enfin une Coupe d’Afrique des Nations.
Un choix du cœur, devenu une évidence
Franco-congolais, Gaïus Makouta a grandi en France sans forcément imaginer porter un jour le maillot des Diables Rouges. Le tournant de sa carrière était cette convocation avec les U23 : « Au début, je n’avais pas vraiment de lien fort avec le pays », explique-t-il. Mais très vite, l’attachement s’est installé, au fil des sélections et des responsabilités prises au sein du groupe. « Ce n’est qu’au moment de mon premier match à domicile, en entendant l’hymne, que j’ai vraiment réalisé. J’ai vu tout un peuple derrière nous. » Une prise de conscience qui a transformé une opportunité en engagement profond.
« Je suis né et j’ai grandi en France. Plus jeune, je n’avais pas d’attache particulière avec le Congo. Ça a évolué par le suite mais comme tout jeune français, tu te dis que si demain tu joues pour un grand club européen, tu peux avoir ta chance en équipe de France. Mais mon parcours a été différent et la sélection U23 de la République du Congo a toqué à la porte assez tôt. J’ai fait ma première sélection avec les U23 dans le cadre des qualifications pour la CAN. C’était une magnifique opportunité. Ensuite, j’ai continué à progresser, j’évoluais dans un bon club en Europe (Boavista), donc j’ai logiquement intégré l’équipe A. Être international, représenter son pays, c’est quand même quelque chose. Je suis arrivé jeune mais j’ai rapidement eu des responsabilités. Je n’ai pas ressenti cette fierté, cette effervescence tout de suite, parce que pour moi c’était un processus logique. Mais dès mon premier match à domicile, l’hymne national, voir tout un peuple derrière nous, j’ai compris où j’avais mis les pieds. »
Retrouvez en exclusivité notre interview avec l'international congolais, Gaïus Makouta
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La CAN, un rêve qui ne le quitte pas
Pour Makouta, l’objectif est clair : jouer une Coupe d’Afrique des Nations. « C’est mon défi numéro un. Mon rêve. Et j’espère que ce ne sera pas un regret », confie-t-il avec sincérité. À deux reprises, le Congo est passé tout près d’une qualification, et ces échecs laissent un goût amer. Au-delà de l’exploit sportif, l’enjeu est émotionnel : « En Afrique, tout est décuplé. Les émotions, la passion, le soutien populaire… ça n’a rien à voir avec ce qu’on vit ailleurs. » Loin de l’image lisse du football européen, Makouta voit dans la CAN une aventure humaine, intense, où chaque moment compte. Pour lui, il n’y a rien de plus fort.
« Pour l’instant, ça reste mon plus grand défi, mon plus grand objectif. J’espère que ça ne restera pas mon plus grand regret. On était si proches de se qualifier à deux reprises. À l’heure actuelle, participer à une CAN et jouer une coupe d’Europe (C1, C3, C4), ça reste dans un coin de ma tête. Mais la CAN, c’est devant tout. Participer à une CAN, c’est devant tout. Jouer en Afrique, ça n’a rien à voir dans tout les sens du terme. C’est différent, c’est unique. »