Après une pause de quatre ans et demi, Victor Wanyama va retrouver la sélection du Kenya. L’ancien capitaine des Harambee Stars avait pris ses distances en raison de profonds désaccords avec la Fédération kényane de football. Maintenant, il est prêt à tourner la page. Son retour a été rendu possible grâce à l’impulsion du nouveau sélectionneur sud-africain, Benni McCarthy.
Une rupture ancienne, des blessures profondes
Le divorce entre Wanyama et la FKF ne date pas d’hier. International depuis 2007, l’ancien milieu de terrain de Tottenham a mis en parenthèse sa carrière internationale en 2020 dénonçant le manque de rigueur au sein de l’instance. Il a juré de ne plus revenir que si des efforts de professionnalisation soient déployés. Ce n’était pas un caprice, mais un cri d’alarme venant d’un joueur qui avait tout donné pour son pays. À l’époque, la fédération croulait sous les accusations, entre mauvaise gestion, conflits internes et même une suspension internationale de la FIFA en 2022 pour ingérence politique.
Un climat apaisé, une nouvelle ère
Mais les choses ont bougé. L’élection d’un nouveau bureau fin 2023, marqué par l’arrivée de McDonald Mariga — le frère de Wanyama — au poste de vice-président de la FKF, a ouvert une nouvelle phase. Victor lui-même le reconnaît : « La façon dont la fédération traite les joueurs aujourd’hui n’a plus rien à voir. Il y a eu un vrai changement. » Cette évolution, combinée à la nomination de Benni McCarthy comme sélectionneur national, a pesé dans la balance. « Il m’a contacté plusieurs fois, on a beaucoup échangé. Il connaît le haut niveau, il a bossé à Manchester United. C’est exactement le profil dont on a besoin ici », confie le joueur.
Un come-back, motivé mais réfléchi
Wanyama se prépare à enfiler à nouveau le maillot rouge. Son nom figure désormais dans la liste des joueurs retenus pour les prochaines rencontres amicales contre le Tchad. Au fond, l’ombre de la CAN 2027, qui se jouera à domicile pour le Kenya (coorganisée avec la Tanzanie et l’Ouganda), aurait un rôle dans son retour. Pour lui, ce tournoi représente bien plus qu’un événement : « Ce sera la première fois que le pays accueille une CAN. Pour les jeunes générations, ce sera une opportunité unique de vivre ça ici, chez eux. » Aujourd’hui, à 32 ans, le joueur évolue au sein de Dunfermline Athletic en Écosse, et revient dans la tanière des Harambee Stars avec l’expérience et l’envie de transmettre. Une figure de référence, à un moment où le football kényan a plus que jamais besoin de repères solides.